J'étais mal à l'aise. Voir un Maitre Necromant était une chose, lui parler en était une autre, et le sentir exercer son art sur ma propre personne ne faisait partie d'aucun des deux cas précedemment cités.
KO : Vous êtes prêts ?
SM : Oui.
Hel : Oui.
KO : Bien. Dans ce cas, allons-y.
C'était une sensation bizarre. J'avais l'impression d'avoir la tête percée d'aiguilles, sans pour autant ressentir une quelconque douleur. Hel émit un grognement silencieux, puis je ne le perçus plus en moi. En face de moi, le Maitre Necromant avait la tête baissée, et ne bougeait plus. Puis il la releva et me regarda. Je le regardai, et je vis son regard. Un regard non plus d'encre, mais un regard de feu. L'iris rouge que j'aurais reconnus entre milles me fixait, et attendait. Une voix, connue également, sortit de la bouche d'Ombrelune.
Zhar Jinn : Ca y est. Vous en avez mis du temps à me rappeler.
SM : Je suis désolé, Maitre Jinn, mais il y a eu des complications.
ZJ : Rhâ, je suis mort, Saryth, alors, au nom du Supaï, appelle-moi par mon nom !
SM : Euh, oui, Maitr... Zhar.
ZJ : Bah voila ! Bien, alors vas-y, pose tes questions, tu as un temps limité. Ombrelune ne te l'a pas dit, mais Helios ne pourra faire tenir la connexion plus d'une demi-heure terrestre.
SM : D'accord... Alors, qui le Conseil vous a-t-il demandé d'attaquer ?
ZJ : Des inconnus. Ils ont pénetré Encea sans autorisation, ce qui est interdit pour toute personne n'appartenant pas à l'Alliance ou à Gaïa, et sans décliner leur identité. Ils ont réussis à faire entrer un cuirassé et son escorte avant que les Renseignements ne les découvrent. Le Conseil ne pouvant laisser passer ça, ils ont demandé à ce qu'ils soient détruits.
SM : Mmmm... Comment êtes-vous mort ?
ZJ : J'ai sous-estimé leur puissance de feu. J'ai foncé droit dans le tas, et j'ai réussis à abattre une canonière avant que le cuirassé ne me touche. Une seule fois, et mon bouclier a grillé. Je devais néanmoins poursuivre la mission, aussi ai-je attaqué la deuxième canonière. L'ennui avec cette race, quelle qu'elle soit, est qu'ils transportent des générateurs de bouclier dans les canonières. Je devais donc détruire les trois avant de pouvoir attaquer le cuirassé. J'ai donc tiré toutes mes torpilles sur la seconde canonière, qui a explosé. Mais pour la troisième, ça allait être plus chaud. Une patroille de la Guilde des Mineurs Indépendants m'est venue en aide, cependant leurs armes n'étaient pas assez efficaces. A eux dix, ils ont fait exploser la dernière canonière, ce qui a désactivé le bouclier. La canonière a d'ailleurs explosé assez près du cuirassé pour lui infliger quelques dégats. Le dernier tir du cuirassé m'a été fatal, aussi ne sais- je pas si il a explosé ou non. Cependant, je serrais plutôt d'avis qu'il dérive sans escorte dans Encea, et que, d'après ce que j'ai vu, il faudra plus qu'un simple torpilleur pour le détruire.
SM : Et avez-vous une idée de qui il s'agissait ?
ZJ : Eh bien, j'ai eu l'occasion de converser avec Jameson, et d'après la description que j'ai faite du cuirassé, les Thargoïdes aurraient réussis à se défaire de la boucle qu'il a créée, ou alors ils ont trouvé une nouvelle brèche... La guerre est proche, et je ne pourrais pas la vivre...
Enfin bon, je vais te laisser avec ces informations, mais je te demande de les communiquer au plus vite au CINDA. Ce sont des bons à rien, mais en l'occurance, il faut mettre les hauts commandements de l'Alliance au courant, et ce sont les seuls à pouvoir le faire.
SM : Merci, Zhar. Il est agréable de voir que l'on peut compter sur vous, même une fois mort.
ZJ : Adieu, Saryth. Et n'oublie pas : quoi qu'il arrive, n'obéit qu'à ce que tu trouves juste. Je te fais confiance.
Le Necromant referma les yeux et s'assit, haletant. Je sentis Hel réintégrer mon corps avec soulagement.
KO : Ca ira ?
SM : Oui, je vous remercie. Il se pourrait que nous ayons un poste ici qui conviendrait parfaitement à vos qualifications. Ca vous tente ?
KO : Non, je vous en suis reconnaissant mais je préfère rester au compte de mon Ordre et de moi-même.
SM : Très bien. Votre permis de séjour sur Sutherlandville expirera dans une décade. Je vous souhaite une excellente journée.
Je partit en direction du Bureau du Conseil, où la réunion était en cours. Je m'arrêtais devant la porte le temps de récupérer mon souffle et j'entrai. J'avais des nouvelles capitales.